- meurt-de-faim
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⇒MEURT-DE-FAIM, subst. inv.Celui, celle qui manque des ressources nécessaires pour vivre. Synon. crève-la-faim, miséreux, pauvre. Les va-nu-pieds et les meurt-de-faim passaient, les yeux gravement baissés, devant les devantures des bijoutiers (HUGO, Quatre-vingt-treize, 1874, p.119). Grâce à Dieu, nous ne sommes plus à cette époque odieuse qui voulait qu'une nuit d'orgie s'achevait dans des bouges où s'entassaient les meurt-de-faim (CARCO, Nost. Paris, 1941, p.128).REM. Meurt-la-faim, subst. inv., synon. Aventure imprévue: ce miséreux qui avait (...) souri de la misère (...), ce galvaudeux, ce meurt-la-faim, découvrait la douleur! (ESTAUNIÉ, Vie secrète, 1908, p.330).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1604 (Sal. Certon, Odyssee, 281 v° ds DELB. Notes mss). Comp. de meurt (forme du verbe mourir), de et faim. Fréq. abs. littér.:44. Bbg. POHL (J.). Contribution à l'hist. de qq. mots. Fr. mod. 1963, t.31, p.299.
meurt-de-faim [mœʀdəfɛ̃] n. invar.ÉTYM. 1690, sans traits d'union; var. mort-de-faim; de mourir, et faim.❖♦ Personne qui manque des ressources nécessaires pour se nourrir. ⇒ Miséreux, pauvre (→ Crève-la-faim). || Un, une meurt-de-faim.1 Augustine, dit-il, les artistes sont en général des meurt-de-faim. Ils sont trop dépensiers pour ne pas être toujours de mauvais sujets.Balzac, la Maison du Chat-qui-pelote, Pl., t. I, p. 45.2 C'était un gros avare, un homme brutal, qui les reçut comme des meurt-de-faim, la première fois qu'ils se présentèrent chez lui.Zola, le Ventre de Paris, t. I, II, p. 68.3 Et, de temps à autre, derrière moi, il y a bagarre; cris des gardes chassant les meurt-de-faim attroupés, dont la poussée risque de briser l'enceinte fragile des cordes.Loti, l'Inde (sans les Anglais), IV, IX.
Encyclopédie Universelle. 2012.